Tilikum Une vie de souffrance
- Monguillon Franck Camille
- 13 août 2016
- 3 min de lecture

Grâce au film sorti en 2013, Blackfish (« L’orque tueuse » en français), tout le monde connait Tilikum, l’orque mise en avant dans ce documentaire. Cela a fait naître une prise de conscience chez de nombreux spectateurs. Beaucoup de personnes se sont en effet prises d’affection pour cet animal qui est devenu un exemple de la souffrance des animaux captifs. Le film a fait trembler Sea World et le monde des parcs aquatiques dans son ensemble en dénonçant le mal être des pensionnaires et leur mauvais traitement. Ce cétacé a été capturé en 1983 au large du fjord Berufjördur en Islande, alors que l’animal n’avait que deux ans.
Depuis son « enlèvement » à son milieu naturel, l’animal n’a connu que la captivité. Il a été enfermé tour à tour dans deux parcs différents : Sealand of the Pacific en Colombie-Britannique et SeaWorld Orlando, en Floride.

Durant ses neuf premières années de captivité au parc Sealand, l’animal a vécu dans un bassin qui ne mesurait que trente mètre de long, sur quinze mètres de large et dix mètres de fond. Tilikum, orque de sexe masculin, mesurait déjà sept mètres de long et devait cohabiter avec deux femelles qui menaient la danse et qui s’attaquait à lui. L’orque devait effectuer plusieurs shows chaque jour de la semaine. Après huit ans à Sealand, un accident a mis l’animal en cause. Les orques ont été rachetées par SeaWorld un an après les faits. Le parc a fait de Tilikum son mâle reproducteur avec 21 naissances depuis son arrivée dans le parc (plus de 50% des orques des différents parcs SeaWorld sont des descendants de l’animal). Seulement sept ans après son arrivée dans le second parc, un deuxième accident mortel met à nouveau le mâle en cause, après la découverte du corps d’un homme, Daniel P. Dukes, resté enfermé la nuit dans le parc, retrouvé le lendemain gisant dans le bassin du cétacé. Onze ans plus tard, alors que l’animal vient de finir un spectacle avec sa dresseuse, celle-ci se retrouve emportée par l’orque au fond du bassin et ce fût malheureusement le troisième accident mortel recensé pour Tilikum. Pourtant, le parc qui l’accueille fait de nouveaux shows avec l’orque seulement un an après l’accident. Le spectacle est arrêté en 2011 pour maladie chez le cétacé mais recommence en 2012. Fin mars 2016 le parc a annoncé la fin de leur campagne de reproduction de ces grands cétacés.
Le 8 mars 2016, les représentants du parc aquatique SeaWorld annoncent dans un communiqué que l’animal est atteint d’une grave infection pulmonaire. La bactérie responsable de la maladie serait résistante au traitement que le service de santé du parc a choisi pour soigner l’animal. Le parc se dit très attristé de cette annonce. On apprend notamment que l’animal est devenu léthargique et que les équipes vétérinaires craignent pour sa santé… Le cétacé est « mourant ». Le parc de divertissement marin se défend sur son éventuelle responsabilité et rappelle que Tilikum n’est pas né dans leurs bassins et qu’il a été racheté à son ancien parc. Les scientifiques estiment que l’animal arrive au maximum de son espérance de vie avec bientôt 36 ans, et que comme tous les animaux âgés, il risque d’être atteint par de nombreuses maladies chroniques.
Personnellement, je me permets de vous conseiller de prendre ces propos avec beaucoup de prudence, tant les études de certains scientifiques indépendants et celles du parc sont différentes.
Les infections pulmonaires chez les cétacés en captivité sont causées, selon diverses études par la forte consommation d’anxiolytiques et anti dépresseurs qu’on leur fait prendre pour surmonter le stress de l’enfermement et pour diminuer leur agressivité.
Il reste difficile de comprendre les attaques de ces animaux. Différentes thèses parlent de frustration, générée par le manque de jeu et liée au confinement. Certains spécialistes pensent que les épaulards (autre nom donné aux orques) savent très bien ce qu’ils font lorsqu’ils attaquent, et que tout comme d’autres espèces, ils se souviendraient des individus qui les ont blessées physiquement ou moralement et seraient capables de se venger. Les orques sauvages sont très liées entre elles et vivent en société structurée (les plus anciens s’occupent de l’apprentissage des petits et cela peut durer plusieurs années). En captivité, leur comportement est dénaturé. Le bruit, le manque d’espace et la cohabitation forcée avec d’autres individus au langage différent rendent leur comportement dangereux. Un traitement de ce genre, infligé à un être humain, aurait de quoi lui faire perdre la raison. Alors pourquoi en serait-il autrement pour ces géants des mers ?
Nous souhaitons qu’un jour ces animaux ne soient plus les prisonniers de ces parcs, et retrouvent leur vie au naturel, dans les océans, libres …
Voir la fiche et la bande annonce du film Blackfish http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221962.html

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